Stop au bashing Airbnb, Blablacar…

Publié le

Ras le bol des campagnes de dénigrement des sites collaboratifs comme leboncoin, blablacar ou airbnb. Derrière ces plateformes, il y a des vrais gens qui créent du lien social, tout en arrondissant leur fin de mois en louant ou en partageant ce qu’ils possèdent. Vous ne pourrez pas lutter contre cette déferlante !

Depuis qu’Airbnb remporte un succès mondial, on ne compte plus les articles à charge contre cette méchante plate-forme qui ne respecterait pas les lois des différents pays. Sans oublier Blablacar, Uber ou Leboncoin (ce dernier est d’ailleurs devenu tout à coup extrêmement suspect, alors qu’avant on lui fichait une paix royale). Je précise que je ne parle pas ici des 10% de moutons noirs qui font une exploitation intensive de ces plateformes.

Sondage réalisé par airbnb, le pourcentage est même de 86% chez les 18-24 ans

 

Si tous ces sites fonctionnent, et j’en oublie, Abritel,  Homelidays, etc., c’est qu’il y a bien une raison ! Les gens ne partagent pas leur appartement, leur voiture, ou vendent l’horloge de leur grand-mère juste juste pour emmerder le monde.

On ne peut rien faire contre cette déferlante
Côté « prestataires », la plupart en font un second job, une activité de loisirs rémunératrice, l’occasion d’alléger un loyer élevé quand on n’est pas là,  ou s’occupe, parce qu’ils n’ont pas de boulot ou sont à la retraite et créent du lien. En cause ? Les salaires modestes en France, les loyers élevés, la difficulté à trouver des locataires fiables et qui paient leur loyer jusqu’au bout. Et si on peut économiser ses frais d’essence ou tirer 100 euros d’un canapé qui ne sert plus, où est le problème ? Il y a 20 ans et plus, les Bretons n’ont pas attendu airbnb pour louer leur maison de bord de mer aux touristes, pendant qu’eux-mêmes séjournaient dans leur famille 4 mois par an durant la pleine saison.

Ca s’appellait autrefois « la débrouille », sauf qu’aujourd’hui elle est visible, elle est internationale, démultipliée par le web et les plateformes de mise en contact, qui squeezent les intermédiaires et facilitent le lien direct entre les gens. Et c’est ça qui les rend malade, les lobbies, parce les réglementeurs de tout poil ne peuvent rien contre cette déferlante, sauf à rogner sévèrement la liberté des citoyens (cf la réaction de Bruxelles début juin).

Je ne parle même pas des liens créés entre les gens, des rencontre improbables, des amitiés parfois durables….

Aller au moins cher
Côté clients, les étudiants qui ont du mal à boucler leur budget voyagent à petit prix, les familles évitent de payer deux chambres d’hôtel et les groupes se retrouvent dans des grands gîtes à cuisiner ensemble, pour quelques dizaines d’euros par nuit et des prestations « comme à la maison ». Franchement, comment lutter contre ça ? Les gens trouveront d’autres moyens de se connecter entre eux si les plateformes sont « interdites ». Ils se débrouilleront avec d’autres combines, les startups inventeront de nouvelles applis, de nouvelles connexions entre les gens.

Nos jeunes y sont, c’est trop tard !
Les millions de personnes dans le monde qui ont quelque chose à louer ou à vendre y ont pris goût, et leurs clients aussi, c’est trop tard ! Tous les étudiants que je connais font du blablacar et vont en vacances par airbnb. L’hôtel, pour eux c’est cher et plein de contraintes. Regardons-les, ils sont l’avenir et ils se sont construits avec le web et l’économie entre particuliers : c’est une mutation de fond qui devrait faire bouger les acteurs traditionnels. Au lieu de perdre leur temps à faire du bashing anti-plateformes collaboratives, ils feraient mieux de l’employer à se réformer eux-mêmes.

Béatrice Fauroux